Insertion des (ex-)détenus : Transition to Freedom - visite d'étude en Espagne
L’inclusion sociale et l’insertion professionnelle des détenus et ex-détenus était l’objet de la deuxième visite d’étude organisée par Pour la Solidarité dans le cadre du projet « Transition to Freedom ». Cette visite a été effectuée à Madrid en décembre 2013, en partenariat avec l’association espagnole « Transit ».
La délégation roumaine, composée de directeurs de prisons et de membres d’ONG et coordonnée par le Centre Roumain pour l’Education et le développement (CRED), a eu l’opportunité de visiter le Centre pénitentiaire des Femmes de Alcalá de Menares, une des plus grandes prisons d’Espagne située près de Madrid, où un dispositif novateur d’autonomisation des détenues a été mis en place : le module « Respect ».
Le module « Respect » est une unité de la prison complètement autogérée par les détenues qui la composent. Celles-ci se portent volontaires pour être affectées au module et signent un code de conduite qu’elles doivent tenir, sous peine d’être expulsées en cas de comportements négatifs.
La coordination du module est organisée dans le cadre d’assemblées hebdomadaires où l’on décide des activités.
Le système pénitentiaire espagnol est original de par l’existence des centres d’insertion sociale, véritable sas entre l’intérieur et l’extérieur de la prison. Ces centres accueillent les détenus considérés comme étant prêts pour ce type de placement. Ce sont les détenus en régime de semi-liberté, de réinsertion sociale (de type 3ème grade).
Dans le centre d’Alcalà, comme dans les autres centres espagnols, les personnes bénéficient d’un logement, de formations mais aussi de l’aide et de possibilités d’accompagnement. Sur base d’un contrat établi avec les détenus, ceux-ci peuvent en sortir pour aller loger ailleurs (tout en revenant rendre des comptes), rechercher un emploi, aller travailler, aller en traitement, voir leur famille, ... Tous ces va-et-vient se font de manière contrôlée mais aussi avec du soutien et de l’accompagnement.
Les détenus font ainsi l’expérience progressive de la vie civile : il s’agit vraiment ici d’une transition vers la liberté.
Enfin, autre initiative particulièrement intéressante : le projet « Prévention de la violence et Management positif des conflits » mis en œuvre par plusieurs ONG spécialisées en gestion de conflits et développé dans plusieurs centres pénitentiaires d’Espagne. Sa particularité est la médiation par les pairs : les détenus sont formés à devenir des médiateurs sociaux, afin de limiter et gérer les conflits au sein des prisons et pour diminuer les actes de violences entre prisonniers. Ce procédé aide les détenus à avoir entre eux des relations plus équilibrés et respectueuses, ce qui constitue un atout pour le moment où ils retourneront à une vie normale.
Pour la Solidarité organise actuellement les prochaines visites d’étude du projet « Transition to Freedom » au Portugal et en Suède.
Contact : evelyne.bidault AT pourlasolidarite.eu