Le GECES demande au Président Juncker un Plan d'Action pour les entreprises sociales
Denis Stokkink, Rapporteur général du GECES et Hugues Sibille, Président du Crédit Coopératif et du Labo de l'ESS, ont demandé fermement à Jean-Claude Juncker l'intégration d'un Plan d'Action européen sur l'économie sociale et l'entreprise sociale au Programme de Travail de la Commission européenne pour 2017.
Suite à la dernière réunion du Groupe d'experts de la Commission européenne sur l'Entrepreneuriat Social (GECES) du 30 juin 2016, le GECES a demandé officiellement au Président Juncker d'intégrer dans le Programme de Travail 2017 de la Commission européenne un Plan d'Action sur l'économie sociale et les entreprises sociales afin de renforcer le support de l'Union européenne envers l'économie sociale et les entreprises sociales. POUR LA SOLIDARITÉ se félicite que cette demande ait bien été reçue par la Commission européenne, cette dernière ayant assuré qu'un suivi rigoureux des points soulevés serait effectué.
Pour rappel, l'initative du GECES pressait les institutions européennes d'agir en priorité sur les quatre enjeux suivants:
- Le besoin de visibilité, de reconnaissance et d’identité de l’économie sociale et des entreprises sociales européennes. Soutenir une meilleure place de l’économie sociale et de l’entreprise sociale dans les politiques publiques, encourager une communauté de l’entreprise sociale plus affirmée et développer une image plus nette de sa plus-value sociétale ne bénéficiera pas seulement aux entrepreneurs sociaux et aux professionnels, mais également aux administrations publiques et le grand public.
- Les défis auxquels doivent faire face l’économie sociale et les entreprises sociales européennes en termes d’accès au financement. Comme déclaré lors de la conférence de la présidence luxembourgeoise “Boosting social enterprises in Europe” en décembre 2015, il y a un besoin urgent de développer un écosystème financier européen adéquat, capable de fournir un support efficace pour l’innovation sociale et l’économie sociale.
- La nécessité de construire un cadre réglementaire adéquat pour les entreprises sociales européennes et l’économie sociale. Des cadres juridiques et réglementaires peuvent clarifier la définition d’entreprise sociale et d’entreprise d’économie sociale, ses missions et activités, et aider à offrir des opportunités en matière d’allègement fiscal, d’apport de soutien, d’accès aux marchés publics et aux autres marchés.
- La nécessité de l’engagement européen dans le soutien de l’économie sociale et de l’entreprise sociale dans le monde en particulier dans le cadre des objectifs de développement durable de l’ONU.
L'UE traverse en effet actuellement une période particulièrement difficile marquée par une montée des populismes et nationalismes, une méfiance grandissante du public envers les institutions politiques et la crise des réfugiés. Il est aujourd'hui essentiel que les valeurs qui ont fondé la construction européenne – c’est-à-dire la démocratie, l’égalité, la solidarité et la cohésion sociale – demeurent au sommet de l’agenda politique de la Commission. Cela implique notamment que les acteurs économiques qui, par nature, supportent ces valeurs, telles que les entreprises sociales, soient fortement soutenus par les institutions européennes.
Cet appel fait écho à la volonté de Mr. Juncker de voir l’Union européenne se doter d’un triple-A social, ainsi qu’aux conclusions du Conseil sous présidence luxembourgeoise de décembre 2015 promouvant l’économie sociale comme moteur essentiel du développement économique et social en Europe.