Le web 2.0 : une révolution pour la participation citoyenne ?
Notes d'analyse, Participation citoyenne, octobre, 2008
Au niveau local, le web 2.0 est de plus en plus utilisé comme un outil de participation citoyenne. À l’occasion de la semaine européenne des régions et des villes, une conférence revenait sur ce thème avec pour intitulé « La révolution du web 2.0 - une nouvelle méthode des autorités publiques pour promouvoir l’engagement des citoyens »[1].
Le Web 2.0 permet la mise en place de e-gouvernements. Ceux-ci ont un effet notable pour rapprocher les citoyens de leur gouvernement grâce à la facilitation de nombreuses démarches administratives. Les citoyens sont mieux informés et donc plus incités à s’engager activement sur leur territoire. La e-participation permettra au gouvernement d’avoir des retours sur ses politiques et de mieux s’adapter aux attentes de ses citoyens, donc à terme d’améliorer la qualité de sa législation. En termes d’images enfin, le gouvernement a tout à y gagner puisqu’il apparaîtra comme plus transparent et responsable. Globalement, les citoyens sont donc plus enclins à être mis en relation les uns avec les autres et à interagir avec leur gouvernement. En théorie donc, le potentiel du web 2.0 est très important pour faciliter les relations d’un gouvernement avec ses citoyens, et au-delà instaurer des pratiques de bonne gouvernance. Cependant, ce succès reste très relatif : tout dépend de la participation effective des citoyens, et en amont de leur intérêt à participer. En 2006 selon Eurostat, 50% des services gouvernementaux sont interactifs, or, seuls 9.3% des citoyens les utilisent dans l’Union européenne. Ainsi fort souvent, les retours sur les politiques engagées se comptent au mieux en centaines, mais très rarement au-delà.
On ne peut pas obliger les citoyens à participer, il faut trouver des méthodes de stimulation. Pour pousser à l’engagement des citoyens, il faut en outre être en mesure de leur offrir un certain nombre de garanties : ils ne seront pas incités à prendre position s’ils sentent que le jeu est déjà décidé avant leur consultation, ou si leur prise de position n’aura pas d’impact. Ainsi, la e-participation peut prendre de l’ampleur ponctuellement sur certaines campagnes qui revêtent un intérêt particulier, à l’image en Italie d’une campagne sur les tarifs téléphoniques. Aussi, on note l’impact du Web 2.0 sur la campagne américaine actuelle : les fonds de campagne viennent plus massivement de petits contributeurs que de grands contributeurs. De manière générale, il reste important de souligner que l’expérience du web 2.0, contrairement à d’autres projets gouvernementaux, est très bon marché. (La campagne italienne précitée s’élevait à un montant de 6000 euros) Le risque vaut donc la peine d’être encouru.
Le web 2.0 n’est cependant pas exempt de certains dangers. Si d’un côté, il apporte aux régions une nouvelle créativité, il peut aussi devenir dangereux par la liberté illimitée de l’expression qu’il permet et la diffusion des rumeurs. Il n’y a pas de charte claire en Europe pour prévenir ce phénomène, il est donc nécessaire de mettre ce problème à l’ordre du jour. Un autre problème vient aussi des lobbyistes qui utilisent de plus en plus le web 2.0, par exemple à travers des blogs, pour exercer leur travail d’influence de médias et de l’opinion publique. Tout comme pour les technologies qui se développent très rapidement, on a besoin de mesures rapides dans ce domaine.